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Un des plus grands défauts de presque toutes les théories de la démocratie
consiste à oublier obstinément que les membres de ce Souverain qu'elles
invoquent à cor et à cri sont toujours aussi des sujets laborieux. On s'imagine
que les citoyennes et les citoyens se soucient avant tout de prendre part aux
débats politiques pour y défendre leurs idées ; mais la réalité sociale est que,
jour après jour, la plupart des individus se consacrent à un travail, ce qui -
en raison de leur position subalterne, de leur faible rémunération ou du
surmenage auquel ils sont exposés - leur interdit en pratique ne serait-ce que
de se projeter dans le rôle d'acteurs autonomes de la formation démocratique de
la volonté. Le point aveugle de la théorie de la démocratie est donc une
division sociale du travail qui est née sur le sol du capitalisme moderne et
qui, en raison de positions très inégalement dotées, détermine qui détient
quelles possibilités d'influencer le processus de la formation démocratique de
la volonté. Négliger cette sphère est d'autant plus fatal pour une théorie de la
démocratie qu'elle perd ainsi de vue l'un des rares leviers qui permettent à
l'État démocratique d'agir sur ses propres conditions d'existence : en dehors de
l'instruction scolaire, l'État démocratique peut, en agissant sur les conditions
de travail, déterminer quels sont les schémas comportementaux bénéfiques,
c'est-à-dire coopératifs.
Le souverain laborieux
De (auteur) Axel Honneth, Traduit par Frédéric Joly et Traduit par Pierre Rusch
Livre broché / livre de poche broché
€23,00 EUR
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